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Leaders environnementaux – Air Canada investit 10 milliards de dollars dans le développement d’un avion à faibles émissions

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Leaders environnementaux – Air Canada investit 10 milliards de dollars dans le développement d’un avion à faibles émissions

Teresa Ehman, ingénieure et directrice des affaires environnementales d’Air Canada, présente le plan d’action phare de lutte contre les changements climatiques adopté par le secteur de l’aviation commerciale, et explique les efforts déployés par Air Canada pour améliorer le rendement du carburant et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Dans le cadre des « Conversations avec les leaders environnementaux », le président de Rolland, Philip Rundle, demande aux organisations soucieuses de durabilité de décrire leur approche en matière de responsabilité environnementale.

Dans la première partie de cette entrevue en deux volets, Teresa Ehman, ingénieure et directrice des affaires environnementales d’Air Canada, présente le plan d’action phare de lutte contre les changements climatiques adopté par le secteur de l’aviation commerciale, et explique les efforts déployés par Air Canada pour améliorer le rendement du carburant et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Madame Ehman discute également des bonnes pratiques commerciales en matière d’environnement avec l’appui de son collègue Joe Sorella, directeur des services généraux d’Air Canada. Celui-ci traitera notamment de la décision de l’entreprise de recourir au papier recyclé postconsommation.

Air Canada est le plus important transporteur aérien de passagers au Canada

L’entreprise compte :

  • une flotte de 381 appareils qui desservent plus de 200 destinations sur six continents;
  • quelque 30 000 employés à l’échelle mondiale au service de près de 45 millions de clients l’an dernier;
  • des revenus qui la classent parmi les 100 sociétés les plus importantes du Canada, et un volume de passagers qui la situe au rang des 20 plus grands transporteurs mondiaux du secteur de l’aviation commerciale.

Comment Air Canada définit-elle son empreinte environnementale ?

T.E. : Notre empreinte environnementale regroupe les effets de nos activités sur l’environnement, des intrants comme le carburant d’aviation, aux extrants tels que les GES et d’autres déchets. Pour réduire notre empreinte, nous devons d’abord comprendre notre incidence sur l’environnement, puis nous demander ce que nous pouvons faire pour la limiter. Par exemple, 99 pour cent des émissions de CO2 d’Air Canada sont produites par les moteurs de nos avions. Il s’agit donc d’une priorité de notre stratégie de lutte contre les changements climatiques.

Nos efforts de protection de l’environnement sont basés sur une panoplie de lois et de règlements en matière d’émissions polluantes, de bruit, de production de déchets dangereux et autres. En tant qu’entreprise responsable, il est de la plus haute importance que nous nous conformions à ces exigences réglementaires. De même, toute modification apportée à nos appareils doit respecter les normes techniques d’ingénierie et de sécurité.

En quoi consiste l’approche générale adoptée par Air Canada pour réduire ses émissions de GES ?

T.E. : Nous avons adopté une approche à volets multiples, très courante dans l’industrie, qui est basée sur quatre piliers. Le premier pilier est la technologie, qui comprend notamment notre programme permanent de renouvellement du parc aérien, associé à un investissement d’environ 10 G$ en vue du développement d’un nouvel appareil. Entre 1990 et 2016, Air Canada a accru le rendement du carburant de son parc aérien de 40 pour cent. Durant la seule année 2016, le rendement du carburant s’est amélioré de 4,3 pour cent par rapport à 2015 et les initiatives à ce chapitre ont permis d’éviter la consommation de près de 13 800 tonnes de carburant, soit l’équivalent d’approximativement 44 400 tonnes en émissions de CO2. Nous soutenons également activement la recherche sur les carburants de remplacement.

Notre deuxième pilier est l’efficacité de nos opérations. Pour maximiser les avantages des avions écoénergétiques modernes, il faut exploiter ces derniers de manière à optimiser leurs capacités. À cette fin, Air Canada améliore constamment ses procédures non seulement en vol, mais aussi au sol et dans ses activités de maintenance. Amorcé en 2016, un projet ayant pour but de limiter l’utilisation des groupes auxiliaires de bord des avions au sol devrait être mis en action en 2017.

Les infrastructures forment notre troisième pilier. Air Canada prône depuis longtemps l’apport d’améliorations dans ce domaine ; elle travaille en partenariat, notamment avec les exploitants de système de gestion du contrôle de la circulation aérienne, sur des initiatives continues d’accès aux itinéraires les plus courts et les plus directs pour les appareils. Par exemple, la mise en œuvre d’un nouveau procédé de navigation sur la route Calgary-Vancouver permet désormais aux appareils d’emprunter une trajectoire descendante continue, et d’ainsi éviter l’émission d’environ 160 à 500 kg d’équivalent CO2 par approche, selon le type d’avion.

Le dernier pilier représente les mesures axées sur les conditions du marché. Pour réduire ses émissions de GES, Air Canada participe à des associations sectorielles spécifiques et aux efforts de l’industrie en vue de définir et d’adopter des mesures appropriées axées sur les conditions du marché pour atteindre l’objectif de croissance carboneutre à compter de 2020 que s’est fixé l’industrie pour les vols internationaux.

Ce plan fait-il consensus au sein de l’industrie de l’aviation ?

T.E. : Oui, et ce n’est pas une mince affaire. Pour reprendre la maxime, « il faut tout un village » pour faire fonctionner l’industrie de l’aviation commerciale : il faut des aéroports, des compagnies aériennes, des fournisseurs de systèmes de navigation, des fabricants de moteurs et de structures, ainsi que toute une gamme de parties prenantes. Chacune des composantes majeures de l’industrie de l’aviation est régie par le Groupe d’action sur les transports aériens (ATAG), qui respecte également les cibles et les piliers de réduction des changements climatiques de l’IATA.

L’automne dernier, dans le cadre de l’assemblée annuelle de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) – l’organe de l’ONU qui gouverne notre industrie –, les nations du monde entier se sont entendues sur un objectif de réduction des GES à moyen terme : l’atteinte d’une croissance carboneutre d’ici 2020, en limitant les émissions nettes de CO2 au sein de l’industrie. Il s’agit d’un consensus phénoménal compte tenu des différences importantes existant entre les nombreux exploitants de ligne aérienne du monde entier.

Qu’est-ce qui pousse Air Canada à investir 10 G$ dans le développement d’un nouvel appareil ?

T.E. : La technologie est le premier pilier de notre plan d’action climatique, et nous estimons qu’investir dans des avions écoénergétiques offrant un meilleur rendement du carburant représente la meilleure façon d’atteindre nos objectifs. Depuis 2015 et jusqu’en 2022, nous procédons à un renouvellement de notre parc aérien qui fera d’Air Canada le propriétaire de l’une des flottes aériennes les plus récentes et les plus efficaces au monde.

Ce nouveau parc comprendra des Boeing 787 Dreamliners et des Boeing 737 MAX, des avions à fuselage étroit qui consomment respectivement 20 et 14 pour cent moins de carburant que les appareils qu’ils remplacent.

Les améliorations opérationnelles continues ont-elles un impact réel sur votre empreinte environnementale ?

T.E. : Oui! Par exemple, l’ajout d’ailettes marginales au Boeing 767 a permis d’augmenter le rendement du carburant de 2 pour cent. Ces petites avancées s’accumulent rapidement : Air Canada a accru l’efficience énergétique de ses appareils de 4,3 pour cent entre 2015 et 2016, ce qui nous situe bien au-delà de l’objectif à court terme de l’IATA, fixé à 1,5 pour cent d’amélioration par année.

De même, l’un des ingénieurs spécialisés dans les matériaux et les procédés de Maintenance Air Canada nous a signifié qu’en diminuant le nombre de couches de peinture couvrant nos appareils, nous pourrions alléger considérablement ces derniers – plus de 400 livres pour un Boeing 777 ! Nos équipes chargées du marketing et de l’image de marque ont intégré cette exigence lors du développement de la nouvelle facture graphique de nos avions. Nous réduirons ainsi nos émissions de 767 tonnes de carbone par avion par année, en moyenne. Sur un parc de 381 appareils, c’est considérable !

Comme le carburant est votre dépense la plus importante, le rendement du carburant représente un incitatif économique en plus d’offrir des avantages environnementaux. Quelles autres mesures adoptez-vous pour réduire la consommation de vos appareils ?

T.E. : L’une de nos initiatives phares vise l’amélioration du rendement du carburant, dont les avantages sont doubles : elle diminue nos coûts d’exploitation en plus de réduire nos émissions de GES. Des employés d’un vaste éventail de services – excellence opérationnelle, entretien, génie, opérations aériennes, environnement, soutien terrestre – sont engagés dans ces efforts. L’équipe se rencontre quatre fois par année pour analyser, mettre en œuvre et revoir quelque 60 projets, comme notre programme de nettoyage des moteurs des appareils, qui est sans doute mon initiative préférée. Saviez-vous qu’un moteur consomme de 1 à 2 pour cent moins de carburant lorsqu’il a été adéquatement nettoyé ?

Quelles autres pratiques commerciales présentent des bienfaits pour l’environnement ?

T.E. : Nous investissons dans le rendement énergétique de nos installations, notamment nos bureaux, nos hangars et nos centres d’entretien. Nous faisons d’importants efforts de réduction de notre production de déchets, de réutilisation et de recyclage dans nos salons d’aéroport, à bord de nos appareils et dans nos installations. Nous avons également mis sur pied ce que nous appelons les journées de grand nettoyage des avions, lors desquelles nos équipes éliminent les fournitures excédentaires, par exemple les bouteilles d’eau dans les casiers de rangement, et réduisent ainsi le poids de chaque avion de centaines de livres.

J.S. : Air Canada a également défini des exigences environnementales générales en matière d’utilisation du papier, notamment la certification FSC® et nous travaillons avec nos fournisseurs pour répondre aux besoins précis de nos clients internes. 

Par exemple, nous voulions remplacer le papier de fibres vierges par un papier recyclé postconsommation pour la production de l’un de nos magazines internes mensuels, sans toutefois compromettre la finition et la qualité d’image. Nous avons opté pour les produits de Rolland, qui nous offrent la qualité supérieure que nous recherchons tout en nous permettant de réduire notre impact environnemental.

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